Un rapport normal à la nourriture, c’est quoi?

Retrouver un rapport normal à la nourriture, c’est tout ce dont j’avais envie après 6 années où j’avais passé chacun de mes jours à lutter contre mon poids et la nourriture, à RESISTER à la “tentation” de faire des crises de boulimie.

Durant ces 6 années, j’ai passé beaucoup de temps dans un mélange de déni et d’IGNORANCE en me disant qu’il suffisait que je sois plus forte pour arrêter ces crises. Si tous ces mannequins arrivent à se contenter de 1300 calories, alors je dois et peux le faire!

Alors, après chaque crise je me jurais que je réussirais à me contenir si l’envie de faire une crise allait de nouveau venir à moi et en parallèle, je me jurais que je respecterais à la lettre mon programme alimentaire à base de salades et graines, sans grignotages, sans sucre, etc.. pour rester maigre.

Mais c’était impossible, impossible, impossible! ça revenait tout le temps alors je culpabilisais et en était venue au point de me dire que j’étais folle et faible… Mais surtout, sans me rendre compte, je m’enfonçais un peu plus dans ce cercle vicieux des restrictions et des crises.

Il était hors de question pour moi de garder toutes ces quantités de nourriture dans mon ventre. Même un simple “écart” comme un pain au chocolat ou un mcdo me faisait systématiquement gonfler. Vomissements, laxatifs, jeûne, sport excessif, tous les moyens étaient bons pour compenser la prise de poids.

J’ignorais que c’était PRECISEMENT ces restrictions/compensations (qui pour moi n’en étaient pas) qui m’entrainaient dans ces crises, qui nourrissaient le cercle vicieux. Par dessus tout, j’ignorais qu’en faisant tout ça, je m’étais moi même littéralement condamnée, au sens premier du terme, au contrôle et à la restriction. En d’autres termes, j’étais obligée de manger des salades pour rentrer dans mes vêtements. Je me sentais arnaquée. Avant, je mangeais de tout et était à mon poids de forme. Six ans plus tard, je me retrouvais emprisonnée dans le yoyo avec plus de 10 kilos en plus à ne manger que des salades, sans vitalité, sans digestion, sans énergie…

Lorsque j’ai fait ce constat aberrant, je n’avais qu’une envie, RETROUVER UN RAPPORT NORMAL à la nourriture, vivre comme les autres, manger des sandwichs, des restaus et passer à autre chose, comme avant. Apprécier la vie et ses choses simples dont la nourriture fait partie! Comme tout le monde!

Il me fallait le retrouver et n’avais plus d’autre choix que de le faire car j’allais bientôt atteindre un point de non retour au niveau de ma santé.

Je voulais manger comme tout le monde.

Manger sereinement un fast food un midi sans prévoir de sauter le dîner en faisant à la place une soirée thé vert et cardio. Ou à l’inverse, sans se dire que la journée est gâchée en allant s’enfiler des pâtisseries et viennoiseries au goûter, une pizza le soir et enfin vider les paquets de bonbons, de chips et m&ms en dessert.

Manger une crêpe au Nutella dehors sans se priver de dîner le soir, aussi.

Parfois se resservir ou s’arrêter au bon moment sans avoir terminé l’assiette.

Manger comme tout le monde, aussi, c’est parfois se retrouver à déjeuner à 16h puis se faire un « gouter-diner » à 21h et aller se coucher sans diner « salé » parce qu’on a pas faim. Mais du coup, c’est parfois se faire un diner hyper tardif parce qu’on a justement gouté tard et que notre ventre finalement se retrouve à gargouiller juste avant de dormir.

C’est manger un bon plat le soir, un peu plus copieux que d’habitude (buffet, resto, diner famille) et se faire un petit dej comme d’hab le lendemain matin, sans prévoir de ne pas manger ou de se contenter d’un smoothie ou the vert pour compenser.

C’est manger 2 biscuits sans terminer le paquet.

C’est avoir des paquets de gâteaux dans le placard sans y penser.

C’est apprécier pleinement un restaurant entre amis et ne plus être complètement ailleurs en pensant à ce qu’on va devoir faire ou manger le lendemain pour « compenser ». C’est arrêter de choisir sur la carte la salade césar et prendre le burger à la place. C’est ne pas y être dans le contrôle alors qu’un restau, c’est fait pour manger des choses riches en general! Ou à l’inverse, c’est aussi arrêter de finir tout le pain sur la table et arrêter de se bourrer systématiquement avec le plat et le dessert le riche de la carte en se disant qu’il faut en profiter parce qu’on sait qu’on ne mangera que des salades de quinoa, des flocons d’avoines et du chocolat noir par la suite.

C’est manger une bonne part de gâteau au chocolat un jour et en remanger le lendemain sans problèmes. C’est parfois s’être fait un fast food sur 2 jours consécutifs et l’avoir fait sans problèmes, aussi.

Un rapport normal à la nourriture, c’est respecter sa faim, ses envies. C’est ne pas etre dans le tout ou rien mais dans l’EQUILIBRE!

Someya 🙂